L’année 2024 sera marqué par les nouveaux restaurants japonais qui sont arrivés en masse à Toulouse. À deux pas du Capitole, Susanoo vous invite à un voyage gustatif directement au cœur du Japon, avec ses lanternes délicatement suspendues, ses cerisiers en fleurs et ses références omniprésentes à l’univers manga. À peine la porte franchie, vous êtes accueilli par une ambiance nippone qui semble surgie d’un épisode de Naruto.
Mais derrière ce décor enchanteresque, que nous réserve réellement Susanoo ?
Le restaurant affiche une carte des plus variées : yakisoba, ramen, gyoza, karaage, udon, takoyaki, yakitori, soba, tempura. Un éventail de spécialités japonaises qui ferait pâlir d’envie un guide gastronomique. Pourtant, cette diversité pourrait bien être la force et la faiblesse de l’établissement. Car si chaque plat est une spécialité à part entière au Japon, ici, tous sont rassemblés sous un même toit. Peut-on réellement exceller dans tous ces domaines à la fois ? Mon palais doute. Les plats dégustés révèlent un savoir-faire certain, mais la qualité peut-elle être uniforme sur une carte aussi étendue ?
Côté décor, Susanoo a mis le paquet. Petites lanternes, cerisiers du Japon, masques de samouraïs, katanas… L’endroit est un véritable hommage à la culture japonaise et reste dans la lignée des établissements japonais qui ont ouvert cette année dans la ville rose, comme YŪJŌ ou Mizuki Ramen. Une stratégie qui fonctionne visiblement, mais qui appelle à une certaine vigilance : l’excès de clichés pourrait finir par lasser.
Le comptoir ouvert sur la cuisine permet aux clients d’observer les cuisiniers en pleine action, une transparence toujours appréciable.
Comme il est m’est impossible de tester toute la carte, je reste dans la tradition et tape directement sur le ramen tsurai spicy (traduction : épicé et douloureux). Il s’agit en fait d’un tantanmen, une soupe de nouille japonaise qui se base sur la tradition des nouilles dandan chinoises.
Le bouillon est épais et goûtu. La sauce piquante n’a rien de douloureux et est adapté aux palais occidentaux. La viande haché est bonne, manquant légèrement de réaction de Maillard, mais c’est un détail. Les nouilles sont cuites correctement et garde de la mâche sous la dent, ce qui est très appréciable. Une bonne note pour ce ramen, si ce n’est pour un regret : l’absence d’un œuf mariné, qui est seulement disponible en supplément à 2,5 € (!).
Évidemment, le public est jeune, tirant sur l’otaku, et l’atmosphère est conviviale, presque familiale, avec cette pointe de geekitude qui fait sourire.
Susanoo est un lieu où fusionnent saveurs subtiles et atmosphère japonaise. Les ramen, équilibrés entre soupe, nouille, sauce, topping et huile, témoignent du savoir-faire du chef. Cependant, avec une carte aussi vaste, difficile d’imaginer une qualité uniforme sur tous les fronts.
Ce restaurant est un bel exemple de la tendance actuelle à Toulouse, alliant décor soigné et cuisine correct. Un lieu à fréquenter, mais où il est bon de garder un esprit critique. Bon voyage et bon appétit !
Les plus : les ramen
Les moins : toute la carte ne pourrait pas être au niveau
Susanoo, 7 Rue Charles de Rémusat, 31000 Toulouse
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