Je dois l’avouer, j’ai eu un moment de flottement en voyant le nom de ce restaurant. « Hwaban? H-W-A-B-A-N » … Non mais franchement, ça se prononce comment ce truc ? « Heuuu-Ban », « Ouch-Ban » ou peut-être « Huwah-Ban » ? Un vrai casse-tête linguistique qui donne déjà l’impression de devoir sortir le manuel du parfait traducteur avant même d’avoir franchi le seuil. Mais rassurez-vous, ça ne se mange pas, ça se devine.
Situé Place Riquet, ce petit établissement d’inspiration coréenne est la définition même du « ne paye pas de mine ». On passerait presque à côté sans le remarquer si ce n’était pour les fines effluvesd’épices qui viennent titiller les narines des passants. Le décor intérieur ? Sobre. Les fameuses briquettes roses de Toulouse y trouvent sûrement un charme discret, mais il faut être honnête : pas de quoi en faire une carte postale. Une douzaine de couverts, quelques tables disséminées ici et là, et on comprend vite que ce n’est pas ici que les longues soirées de banquets se joueront. Surtout si, comme moi, vous vous pointez sans réservation : niet, pas de place. On me sourit poliment en m’invitant à tester l’option emporter. Allez, va pour le take-away !
Au menu, c’est sans surprise : bibimbap, gochujang, quelques fritures, et bien sûr, la starlette coréenne, le fameux kimchi. Enfin, starlette absente dans ce casting, car je n’en ai pas vu. Mais je ne m’en plains pas, il y avait assez à se mettre sous la dent pour un déjeuner à emporter.
Mon choix s’est porté sur un bibimbap Busan. Busan, pour ceux qui suivent leur géographie culinaire, c’est la grande ville portuaire du sud de la Corée. Donc, logiquement, je m’attends à un truc qui balance entre terre et mer. Mais surprise ! Ici, c’est du poulet frit, des morceaux généreux enrobés dans une sauce sucrée-épicée, servis avec les indispensables légumes frais, riz et un œuf mollet trônant fièrement au sommet. Bien exécuté, simple et efficace. À 13,80€, on peut difficilement demander mieux dans le rapport qualité-prix, surtout pour une nourriture aussi réjouissante.
La sauce sucrée-épicée qui recouvre le poulet est un équilibre parfait entre douceur et piquant. Les légumes sont croquants, apportant juste ce qu’il faut de fraîcheur pour tempérer la richesse du plat. On est loin des extravagances d’un restaurant trois étoiles, mais franchement, pour un lunch rapide, c’est le pied. Et je n’avais même pas besoin de me battre avec des baguettes : la cuisine coréenne a cet avantage de se prêter aussi bien à la convivialité qu’à la rapidité.
En bref, l’adresse à garder sous le coude
Si vous êtes de passage à Toulouse, Hwaban mérite un petit détour. Pas pour l’expérience gastronomique du siècle, mais pour un moment simple et sans chichis. C’est le genre d’adresse où l’on revient plus par habitude que par émerveillement. Une fois le bibimbap entre les mains, on comprend rapidement que c’est ce genre de lieu qui sait nourrir la ville sans prétention.
En résumé : petite adresse, grand plaisir, et un nom qui, même s’il restera imprononçable, finit par se graver dans la mémoire.
Les plus : bonne adresse pour un déjeuner sur le pouce
Les moins : peu de couvert sur places
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